Démission silencieuse, autre regard !

Démissionner « discrètement » de son emploi, pour trouver mieux ailleurs, parce qu’on est mal payé, que la charge de travail est trop importante, qu’on n’a pas de possibilité d’évolution ou encore que l’ambiance ne nous convient pas, est un phénomène courant dans les organisations.  Et il n’est pas nouveau. Depuis toujours, des salariés quittent leur emploi sans forcément avoir partagé leurs insatisfactions et avoir cherché à trouver des solutions pour y remédier. Ils décident de partir et s’en vont sans faire état des vraies raisons de leur départ. Ils partent sans faire de bruit !

Mais le phénomène de la démission silencieuse ou « quiet quitting », qui s’est délibérément installée dans les entreprises, est bien différent et ne consiste pas à démissionner, au sens propre du terme, c’est-à-dire à partir …

Mais de quoi s’agit-il, alors ? Et que cela signifie-t-il pour les employeurs, dirigeants et équipes RH ?

En une phrase : c’est faire ni plus ni moins que son travail !

Harvard Business Review a décrit le phénomène sous un angle intéressant. Selon leur approche, les démissionnaires silencieux continuer de s’acquitter de leurs principales responsabilités, mais sont moins enclins à s’engager dans des activités relevant de comportements responsables et solidaires dans leur entreprise. Ils respectent scrupuleusement leurs horaires de travail sans envisager d’arriver plus tôt ou de partir plus tard même si le besoin s’en fait sentir, ils n’assistent pas à des réunions non obligatoires.

La démission silencieuse donne l’impression que les salariés abandonnent leur travail, alors qu’en fait, ils réduisent les efforts nécessaires à contribuer au-delà de leur rôle.

Ce terme désigne donc des employés qui font le strict minimum, celui qui est requis dans leur fiche de poste. Ils « quittent » une certaine pression qui met à mal leur équilibre de vie (vie professionnelle vs vie privée) et leur estime de soi.

Au cours de l’année écoulée, 7 salariés sur 10 ont déclaré être en situation d’épuisement professionnel, selon le rapport Anatomie du travail 2022 d’Asana. En outre, les conclusions du rapport démontrent que les salariés épuisés sont moins engagés, commettent plus d’erreurs et quittent leur emploi.

En bouleversant le monde du travail, la pandémie a mis en lumière ce phénomène de démission silencieuse. Selon le rapport Global Talent Trends 2022 de LinkedIn, les collaborateurs ont eu le temps de réfléchir, de s’interroger et de rechercher un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

La démission silencieuse est-elle un stade précoce de l’épuisement professionnel ?

Si la démission silencieuse est une forme d’expression du désintérêt du collaborateur, de son désengagement mental, cela est préoccupant, tant pour le collaborateur que pour l’employeur. Des études sur l’épuisement professionnel ont montré que ce n’est pas tant la surcharge de travail que le sentiment de ne pas avoir le contrôle et de ne pas être reconnu pour ses efforts qui mène à l’épuisement. La décision de démissionner silencieusement ne fait que renforcer ce sentiment d’impuissance et d’inexistence et finalement l’alimente au point de rendre encore plus vulnérable …

Alors, s’intéresser aux tendances actuelles de « quiet quitting » ou de « quiet constraint », pourquoi pas. Mais ne délaissons pas les vrais sujets !

Nous travaillons avec des personnes, elles ont et expriment des sentiments …

Certes, elles ont besoin de travailler et de gagner de l’argent. S’investir et ne pas recevoir le retour légitimement attendu crée une réaction naturelle.

La démission silencieuse est l’une de ces réponses.

Et si on se concentrait sur le cœur de nos organisations, les personnes ?

Vous souhaitez prendre le temps de réussir ?

Nous vous aidons à reprendre le contrôle de votre temps pour une vie de dirigeant plus épanouie.

Partager cet article

Articles similaires